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Ze blog off/de Philippe Mugnier-Eté

2018 : la fin programmée des Offices du Tourisme Nationaux

Publié le 6 Juillet 2008 par Philippe MUGNIER in Marketing

De l’ère de la représentation simili-touristico-diplomatique, la majeure partie des Offices du Tourisme Nationaux évoluent depuis une décennie – et avec bonheur pour l’industrie (TO, distribution, aérien,…) - vers des comportements d’officines de marketing. En 2018, les Offices Nationaux du Tourisme tels que nous les connaissons depuis le siècle dernier avec vitrines, comptoirs et brochures auront disparus. La globalisation de la désormais 1ère industrie mondiale aura alors pleinement fait son œuvre.

 

L’époque pendant laquelle tout au plus 50 destinations majeures dans le monde se battaient pour recueillir les faveurs des vacanciers de quelques tout au plus 20 marchés majeurs en Europe, Amérique du Nord et Asie du Nord Est est d’ores et déjà révolue

 

En 2018, le nombre de territoires (villes, resorts, régions, pays, regroupement d’états, …) affirmant pleinement une vocation touristique et ayant pertinence marketing à promouvoir leur « marque destination » aura encore considérablement augmenté. Si le « gâteau » mondial à partager est de 900 millions de touristes aujourd’hui, il sera de plus d’1 milliard et demi en 2018 affirme l’OMT. Imagine t’on des scenari moins optimistes dus à

l’augmentation du coût de l’aérien ? Si oui, alors la « guerre » marketing entre destinations n’en sera que plus rude pour séduire les voyageurs internationaux « happy few ». Parallèlement, l’affirmation d’économies émergentes en Afrique, Asie et Amérique du Sud, … rentrant à leur tour dans l’ère des loisirs multipliera le nombre de marchés émetteurs intéressants à travailler (globalement ou sur des niches très spécifiques) et donc

d’opportunités de capter de nouvelles clientèles.

 

En bref, l’offre de destinations va exploser et la demande mondiale sera encore plus diversifiée géographiquement, segmentée sociologiquement, complexifiée technologiquement, zappeuse par goûts ou contraintes, … Les budgets de promotion des destinations devront alors se répartir sur un nombre croissant de marchés émetteurs - et il est clair que ces sommes n’augmenteront pas proportionnellement à la multiplication

des marchés à considérer. Cette équation comptable ne pourra se résoudre qu’en valorisant les investissements marketing au détriment des charges structurelles. La mutualisation des moyens et l’outsourcing du marketing des destinations à des sociétés privées aux contrats renouvelés sur résultats est donc inéluctable. Depuis 2000, le développement  rapide d’Interface Tourism qui pilote le marketing de plus de 15 destinations (Abu Dhabi, Australie, Kenya, Equateur, Philippines, zone Caraïbes, Navarre, Philadelphie, Taiwan, ……) en mutualisant ses frais de structure et son expertise marché et marketing, illustre parfaitement cette mutation de fond.

  

En 2018, le politique garant du bien commun restera maître du pilotage du marketing stratégique des destinations. Mais,  sous la pression de leur industrie réceptrice aux exigences de yield accrue et de leurs contribuables citoyens davantage attentifs à la bonne gestion de fonds publics, les responsables politiques n’auront pas d’autres choix que d’évoluer vers des structures de promotion plus souples, efficaces, adaptables, véloces, investies pleinement de la culture du retour sur investissement….Ces structures devront être aptes à gérer la complexité des marchés, des opportunités, des risques et incertitudes. D’un

marketing statique géographiquement mis en œuvre avec les lourdeurs inhérentes aux institutions parfois bloquées par des contingences politiques, structurelles, de management de leurs personnels, les destinations évolueront vers un marketing tactique, décomplexé, opportuniste, yieldé dans le temps et dans l’espace désormais pleinement globalisé. Dans ce nouveau monde où le marketing de la demande des marchés prendra pleinement le pas sur le marketing de l’offre des destinations, l’arme de la guerre sera alors l’ « intelligence marché », la souplesse et créativité des structures locales.

 En 2018, une petite poignée de réseaux internationaux de sociétés spécialistes du marketing de destinations se partageront la conception et mise en œuvre du marketing global (stratégie, RP, salons, publicité, web, développement commercial, événementiel, formation, animation de la distribution, hotline consommateurs, lobbying, communication de crise, e-learning,…) des « destinations marques » du monde entier. Ces réseaux concurrents faisant l’interface marketing entre les destinations et les marchés n’auront d’autres choix pour conserver et gagner des destinations clientes de se livrer à  une course à l’innovation technologique, à la formation marketing et relationnelle de leurs collaborateurs

experts, à l’ «intelligence marché », à la négociation de deals marketing avec des acteurs eux-même globaux (GDS, groupes de presse, organisateurs de salons, marques mondiales pour co-branding, moteurs on-line…). Ils apporteront ainsi une offre globale, flexible et aux effets mesurables pour leurs clients institutionnels. Les Administrations Nationales du Tourisme désormais affranchies des tentations du politiquement correct, du consensus mou, des non-choix stratégiques, des lourdeurs administratives et de dérives de dépenses parfois inconsidérées joueront alors pleinement leur rôle de catalyseurs de richesses pour leur industrie réceptive et les populations des pays concernés. En 2018 (et certainement bien avant !), tous les Offices du Tourisme auront alors fait leur révolution. Les groupes mondiaux spécialistes du « marketing destination » auront alors créé un nouveau métier pleinement reconnu, compris et respecté : celui d’interface entre destinations et marchés…. bien loin du métier artisanal de « représentant » de destinations ou d’« ambassadeurs d’opérette » en référence à la mythique « avenue des voyages » de l’Opéra devenue en 2018 vide de trop coûteuses vitrines touristiques

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B
<br /> 2018 me semble trop long... je pense que les Offices de Tourisme telles qu'on les connaît aujourd'hui, seraient déjà disparues avant cette date ou seront au moins transformées en plus grandes<br /> 'offices' qui, en effet, ont dû se faire adapter de nouvelles stratégies.<br /> <br /> Sinon, on est mal parti !<br /> <br /> <br />
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